Mort subite du nourrisson : peut-on la prévenir ?

Mort subite du nourrisson : peut-on la prévenir ?

La mort subite du nourrisson est la première cause de décès chez les tout-petits entre 1 mois et 1 an.

Chaque année, des bébés en apparence en bonne santé meurent de la mort subite du nourrisson.

Si les causes réelles restent encore partiellement inexpliquées, on connaît aujourd’hui les facteurs de risques liés à ces décès dramatiques.

Peut-on vraiment prévenir la mort subite du nourrisson ?

On fait le point sur ce syndrome.

Au sommaire :

1 – Qu’est-ce que la mort subite du nourrisson ?

2 – Quelles sont les causes de la mort subite du nourrisson ?

3 – Comment éviter la mort inattendue du nourrisson ?

4 – Une surveillance accrue de bébé

5 – Se reconstruire après la mort subite d’un enfant

Qu’est-ce que la mort subite du nourrisson ?

La mort subite du nourrisson (MSN) est le décès brutal et inattendu d’un bébé qui semble en bonne santé.

Généralement, le décès survient pendant la nuit, lorsque le bébé dort, sans qu’aucun signe (bruit ou cri) alerte les parents.

Aujourd’hui, le terme « mort subite du nourrisson » désigne un diagnostic post-mortem qui est posé lorsqu’aucune explication médicale ne peut être attribuée au décès.

La MSN est donc prononcée par élimination.

En effet, il ne faut pas confondre mort subite du nourrisson et mort inattendue du nourrisson (MIN).

Tous deux désignent le décès soudain d’un enfant, alors que rien dans ses antécédents ne pouvait le prévoir.

Mais, la mort inattendue du nourrisson comprend en réalité :

-          La mort subite du nourrisson qui est un décès inexpliqué à l’autopsie

-          La mort due à une pathologie aiguë non diagnostiquée par un pédiatre ou le personnel médical ou une pathologie brutale (décès en 24 h)

-          Les morts des nourrissons dues à un accident, une intoxication, etc.

Chaque année, les statistiques de décès identifient des cas de mort subite du nourrisson en France, parfois sans que ces décès aient eu les investigations post-mortem pour affirmer le diagnostic.

Des MSN sont donc attribuées à tort à certaines MIN.

Comme la mort subite du nourrisson est inexpliquée, il est impossible de la prévenir.

En revanche, la mort inattendue du nourrisson, oui, en ce qui concerne les accidents.

C’est là tout le travail opéré par les campagnes de préventions depuis plusieurs années.

Quelles sont les causes de la mort subite du nourrisson ?

Comme nous venons de le voir, la mort subite du nourrisson est un décès inexpliqué.

Il a été recensé plus de 100 explications possibles à la mort subite du nourrisson, tant ce syndrome est complexe.

Cependant, la recherche a permis de démontrer qu’il pouvait y avoir des causes médicales possibles (sans que cela soit encore démontré) comme :

-          des facteurs génétiques

-          un déséquilibre en sérotonine

-          des infections.

Récemment, c’est la nicotine qui a été mise en cause* dans les causes de la mort subite du nourrisson.

En effet, nous avons au niveau du cerveau un récepteur spécifique dont la fonction est de réguler la respiration pendant le sommeil (notamment pour les apnées du sommeil).

Si la maman fume pendant la grossesse, la nicotine est transmise au fœtus par le sang et vient se fixer sur ce récepteur.

Les fonctions sont altérées et après la naissance, les réflexes respiratoires du bébé perdent en efficacité ce qui peut conduire à un arrêt cardio-respiratoire.

Si l’on ne peut déterminer avec exactitude les causes de la mort subite du nourrisson, il existe néanmoins des facteurs de risques importants qu’il est bon de rappeler :

-          la prématurité : concernant la maturation des fonctions vitales ;

-          l’âge ;

-          le sexe du bébé : comme pour beaucoup de maladies infantiles, les garçons sont les plus touchés ;

-          son environnement (conditions de couchage, mauvaise literie).

Il existe également un fort risque de mort subite chez les nourrissons ayant connu des problèmes respiratoires au moment de la naissance.

Comment éviter la mort inattendue du nourrisson ?

Outre les pathologies brutales, les intoxications ou les reflux gastro-œsophagiens mal tolérés qui sont à surveiller de près, il existe des risques externes qui sont déterminants pour la sécurité de votre bébé, et éviter la mort inattendue du nourrisson.

Voici les préconisations et mesures de prévention pour coucher votre bébé en toute sécurité :

-          Couchez votre bébé sur le dos. En position latérale (sur le côté), votre bébé risque de se retourner et se retrouver le visage enfoui dans le matelas. Cette position est donc à proscrire sans surveillance. En cas de RGO ou d'encombrement des voies respiratoires, l'utilisation d'un plan incliné peut être d'une grande aide. Parlez en à votre pédiatre ;

-          Couchez votre nouveau-né seul dans son lit ;

-          Ne mettez rien dans son lit, berceau ou couffin : oreiller, doudous, peluches, jouets, etc. sont à retirer ;

-          Couvrez votre enfant avec une turbulette, une gigoteuse ou un surpyjama pour que sa tête ne soit pas recouverte. Les draps et couvertures sont à proscrire ;

-          Choisissez un matelas ferme, aux bonnes dimensions du lit pour éviter que votre bébé ne glisse et se retrouve coincé entre le lit et le matelas. Retrouvez tous nos conseils pour coucher votre bébé en toute sécurité dans notre article dédié. 

-          Ne couvrez pas le visage de votre bébé même si vous avez l’impression que cela l’aide à s’endormir. Il existe un risque d’étouffement ;

-          Ne forcez pas votre bébé à prendre une tétine et veillez à ce qu’elle puisse être retirée par l’enfant s’il le souhaite ;

-          Ne surchauffez pas sa chambre, la température idéale se situe aux alentours de 19 °C (surtout si votre enfant est en phase d’invasion de maladies virales). Un environnement trop chaud favorise le risque d’hyperthermie (augmentation dangereuse de la température d’un corps au-dessus de la valeur saine : 37 à 37,5 °C chez l’humain) ;

-          Aérez sa chambre une vingtaine de minutes par jour.

Il est également indispensable de prendre des mesures de sécurité en dehors de ses heures de sommeil.

En effet, d’autres facteurs sont aggravants pour la mort subite ou inattendue du nourrisson :

-          Évitez de fumer pendant la grossesse, ou en présence du bébé. Éliminez au maximum le tabagisme passif ;

-          Ne mettez rien autour du cou de votre bébé : attache tétine, collier, etc. ;

-          Surveillez attentivement les infections ORL, même bénignes. Consultez rapidement votre médecin, sans laisser traîner.

Lors des phases d’éveil de bébé, à partir de 4 mois, proposez à votre enfant des jeux en position ventrale.

Cela permet de travailler le tonus cervical, qui est notamment important lorsque bébé commencera à se retourner dans le lit pour pouvoir relever la tête et dégager son visage du matelas.

Enfin, même si la tendance actuelle est au cododo, ne faites pas dormir bébé avec un adulte.

Le cododo doit être pratiqué avec l’enfant ayant son propre lit, à côté de celui des parents, aucunement dans la même literie qu’eux.

Toutes ces préconisations ont permis de diminuer les morts soudaines des nourrissons depuis les années 90.

Néanmoins, encore aujourd’hui, dans 25 % des cas aucune cause de décès n’est retrouvée et le drame de la mort subite du nourrisson perdure.

Une surveillance accrue de votre bébé

Si malgré le respect de l’ensemble des préconisations vous restez anxieux à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à votre bébé, sachez qu’il existe des systèmes de surveillance.

Attention, ces appareils ne remplacent en aucun cas la vigilance à apporter.

Elle ne peut qu’éventuellement la soulager pendant vos heures de sommeil.

Vous trouvez dans le commerce des dispositifs de surveillance respiratoire pour nourrisson.

Ces appareils sont munis de capteurs ultra-sensibles qui sont capables de déceler les mouvements respiratoires du bébé.

Ils ont souvent la forme d’une plaque qui se glisse sous le matelas de bébé, et aucunement directement placé sur le nourrisson.

Les parents reçoivent les informations du moniteur sur une unité de réception.

Si l’enfant arrête de respirer pendant quelques secondes, l’unité déclenche un signal sonore pour avertir les adultes.

Ces différents systèmes de surveillance pour bébé sont à manier avec précautions.

Si pour certains parents, cela les rassure, pour d’autres ils sont une source d’angoisse.

Gardez à l’esprit que la mort subite du nourrisson ne doit pas être anxiogène, elle reste extrêmement rare.

D’autre part, il est important de vous renseigner sur la fiabilité des produits avant leur achat.

En effet, une mauvaise sensibilité pourrait faire que l’appareil sonne sans arrêt et sans raison, ce qui vous angoisserait d’autant plus au lieu de vous tranquilliser.

Si l’appareil sonne pour vous avertir que votre bébé est en arrêt respiratoire, prévenez immédiatement le SAMU et procédez aux gestes de premiers secours : massage cardiaque, bouche-à-bouche, etc.

Pour apprendre les gestes qui sauvent, pensez à procéder à une « initiation aux premiers secours enfant et nourrisson » dispensée par la Croix-Rouge française.

 

Se reconstruire après la mort subite d’un enfant

La mort d’un enfant est un drame pour les parents, mais également pour tout le reste de la famille (grands-parents, fratrie, etc.).

Pour les frères et sœurs, on observe fréquemment des troubles tels que des angoisses, des troubles alimentaires ou du sommeil, etc.

Parlez-en et n’hésitez pas à faire appel à des professionnels de santé pour vous aider vous ou vos enfants (psychologue, pédopsychiatre, etc.).

Il est également possible de se tourner vers des associations pour trouver des médecins ou simplement une oreille attentive auprès d’autres familles ayant vécu le même drame que vous.

L’association « naître et grandir » est spécialisée dans la mort subite du nourrisson.

Vous trouverez sur leur site internet de précieuses informations.

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